17 juil. 2002

ROUTE DES ZINCS (3/3)

Tea Time
Hongkong (Chine) – Mars 2005

A Hongkong, l’atmosphère est moite et la chaleur tropicale. Le moindre déplacement fait coller les habits à la peau et donne l’impression d’une gravité supérieure à la moyenne, tant chaque mouvement semble lent et difficile à accomplir. Pour s’extraire de cette touffeur et retrouver un peu d’espace, on peut, par exemple, rentrer dans le hall du Peninsula Hotel, l’endroit le plus chic de la péninsule, vieux bastion anglais dans cette miette de Chine. Le temps d’un “afternoon tea”, on y savoure alors le luxe du “lobby” (sols en marbre, pilier sculptés, balcons victoriens…), le ballet incessant des portiers et le defilé permanent des personages les plus improbables : vieux anglais tout droits sortis d’un film de James Ivory, femmes en saris ou robe chinoise, hommes d’affaires portable “greffé” à l’oreille… L’impression, quelques instants, d’avoir été à bord du Titanic, en première classe.
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Thé à la menthe
Essaouira (Maroc) – Mars 2003

Air marin, atmosphèere salée, cri des mouettes et remparts majestueux vous entourent à l’heure du thé à la menthe, dans la belle ville d’Essaouira. L’occasion de contempler la mer agitée, alors qu’infusent en vous les sensations d’une journée passée à arpenter les souks, à déambuler dans les petites ruelles ou à aller humer l’odeur du poisson près du port. Une odeur de menthe flottera, longtemps encore, dans vos souvenirs de passage en ces lieux…

Noctambules
Edward Hopper (1942)
Une série sur les cafés ne pouvait s’achever sans cette scène magnifique, d’un réalisme cru, peinte par Hopper dans les années 40. Dans ce beau tableau mélancolique qui ressemble étrangement à une photo, j’aime ces clients esseulés que le destin semble avoir jeté le long d’un comptoir, ces destinées solitaires unies par une mystérieuse connivence souterraine. Comme exclues du foyer, ces âmes blessées se retrouvent dans ce lieu de passage où ils peuvent diluer leur isolement dans une fraternité inespérée. Il fait nuit et chacun trouve dans la lueur des néons la chaleur d’un foyer dont ils semblent temporairement exclu, tandis que les ténèbres des environs semblent maintenues à distance. J’aime enfin ce tableau pour sa nostalgie d’une Amérique passée, reflet d’un “American way of life” à la fois imaginaire et reel.